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Les Châtelguyonnais réunis en nombre pour le Centenaire de l’Armistice

Dimanche 11 novembre, à l’occasion du Centenaire de l’Armistice, habitants, associations d’anciens combattants et scolaires se sont réunis en nombre pour rendre un hommage infini aux 84 Châtelguyonnais et Saint-Hippolytans morts pour la France.

La Grande Guerre de 1914-18 à Châtel-Guyon

Le 1er août, la France décide la mobilisation générale. Après un ultimatum de l’Allemagne qui exige la neutralité de la France, et qui est évidemment rejeté, l’Allemagne déclare la guerre à la France ; et le 11 août, la France déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie.

Après la fête de la Sainte-Anne, le 26 juillet, les premiers départs de curistes se produisent. Le 2 août, dans l’après-midi, le docteur Levadoux, Maire de la ville, est convoqué à la direction du Service de Santé de Clermont-Ferrand pour organiser dans la station cinq hôpitaux militaires.

460 habitants de Châtel-Guyon sont mobilisés pour partir à la guerre : 84 d’entre eux vont payer de leur vie la victoire.

Dès la déclaration de guerre, le Maire Michel Levadoux est mis à la disposition du médecin-chef de la place de Châtel-Guyon, pour installer des hôpitaux militaires, et établir les réquisitions nécessaires. Les cinq hôpitaux militaires temporaires prévus par la XIIIème région militaire portent les numéros 65-66-67-68 et 69. Le n° 65 est l’hôtel Barthélémy, avec comme annexe la villa Saint-Joseph. Le n° 66, le plus important en nombre de lits, comprend l’hôtel du Parc, avec comme annexes l’hôtel des Princes, l’hôtel Printania, le Castel-Régina et l’Hermitage (286 lits). L’hôpital n° 67 est formé de l’hôtel Continental, le centre chirurgical de la formation, avec comme annexes les Bruyeres et l’International (186 lits). Le n° 68 est représenté par le Splendid et le Nouvel Hôtel (153 lits), et plusieurs villas voisines, dont la villa Marguerite. Le n° 69 comprend l’hôtel des Bains et, comme annexes, l’hôtel des Sources (le « Home Thermal » actuel) et le Royal (120 lits).

Le docteur Michel Levadoux raconte dans ses mémoires :

« Nous ne tardâmes pas à recevoir les blessés du 13° corps, qui étaient évacués de la ligne des Vosges. Les troupes françaises étaient encore dans l’offensive. Tous les blessés, même sérieusement touchés, étaient pleins d’enthousiasme. Il n’en fut pas de même du deuxième convoi de blessés qui nous arriva fin août. Les troupes françaises avaient dû abandonner le terrain conquis et battre en retraite. Tous ces jeunes gens étaient déprimés et craignaient la défaite. Nous apprenions par des communiqués écourtés, qui nous laissaient dans l’ignorance des évènements réels, que les allemands avaient traversé la Belgique, la frontière nord de la France et qu’ils marchaient sur Paris. Enfin, le 6 septembre, nous reçûmes une dépêche officielle à lire à la population, annonçant la victoire de la Marne ».

Le 26 août 1914, la municipalité rend hommage à l’héroïque peuple belge, et aussi à M. de Broqueville, président du Conseil, qui tous les ans depuis de nombreuses années est venu faire sa cure à Châtel. Rappelons qu’en décembre 1914, le gouvernement belge et M. de Broqueville, pour fuir l’occupation, se sont repliés en France, à Sainte-Adresse, pour toute la durée de la guerre. Pour rappeler le souvenir de ce fidèle curiste, la rue du Parc sera désormais dénommée rue de Broqueville, et pour honorer les alliés, la partie de la rue du Parc prolongée qui va jusqu’au Patural sera appelée avenue de Belgique, le nom d’avenue de Russie sera donné à la rue qui va vers Saint-Hippolyte à partir du pont de la Concentration, et le nom de rue d’Angleterre à la rue des Thermes.

En mars 1918, du fait de l’entrée en guerre des Etats-Unis d’Amérique à partir d’avril 1917, une grande partie des immeubles réquisitionnés pour le service de santé français passe au service de santé américain, sauf l’Hôpital 65, qui reste affecté aux réfugiés belges et français, et l’Hôpital n° 69 (Royal, hôtel des Bains, hôtel des Sources) qui reste hôpital thermal pour les soldats de l’armée française.

La formation sanitaire n°20 de l’armée américaine, représentant l’université de Philadelphie (Pennsylvanie) vient s’implanter à Châtel-Guyon. Comme elle est très importante numériquement, et comme elle doit accueillir 3.000 blessés ou malades, il faut réquisitionner d’autres hôtels : Régence, Bon Accueil, Médéa, Castel-Guy, des Thermes, Excelsior, Thermalia, Chrysanthèmes, villa Sainte Elisabeth. Tous les garages de la localité sont également occupés par le matériel routier des américains. Plusieurs trains venant de Nantes, leur port de débarquement, amènent tout le personnel, sous la direction du docteur John B. Carnett. Le premier train spécial parti de Brest arrive à Châtel-Guyon le 7 mai 1918.

Deux médecins attachés à l’hôpital militaire de Châtel-Guyon tissent des relations amicales avec leurs collègues américains : le docteur Saint-René Bonnet, qui venait d’être libéré de son service militaire, et le docteur Frank Baraduc ainsi que sa charmante épouse Jeanne Clausels, qui les invitèrent souvent.

Le 4 août 1918, en témoignage de la profonde gratitude pour l’aide précieuse apportée avec tant de désintéressement par les troupes américaines, le conseil municipal a conféré le titre de citoyen d’honneur de Châtel-Guyon aux trois officiers qui ont commandé la base n° 20 :  le lieutenant-colonel Thomas H. Johnson, le commandant George M. Piersol, et le lieutenant-colonel John B. Carnett, chirurgien.

Noms des 84 Châtelguyonnais et Saint-Hippolytans morts pour la France :

Châtel-Guyon :

  • Arnaud Jean-Baptiste
  • Arnaud Paul
  • Barbet Joseph
  • Barge Michel
  • Belin Eugéne
  • Brosson Bonnet
  • Cellier Antoine
  • Chevallier Isidore
  • Collange Bonnet
  • Collange Jean
  • Court Marien
  • Courteix Georges
  • Davayat Eugène
  • Deat André
  • Deat Bonnet
  • Debas Jean
  • Debas Gabriel
  • Debas Joseph
  • Dechelle Emile
  • Desseigne Louis
  • Dissat Bonnet
  • Dufour Amable
  • Dufour Emile
  • Eytard Bonnet
  • Faure Michel
  • Favard Pierre
  • Fournier Frédéric
  • Gentil Constant
  • Gidon Charles
  • Groslier Marien
  • Groslier Pierre
  • Habert Gaston
  • Jarzaguet Felix
  • Lacoubie Antonin
  • Lacroix Albert
  • Landon Michel
  • Largeron François
  • Levadoux Amable
  • Levadoux André
  • Levadoux Antonin
  • Levadoux Bonnet
  • Levadoux Edmond
  • Levadoux François
  • Levadoux Jean
  • Levadoux Jean-Baptiste
  • Levadoux Marien
  • Levadoux Michel
  • Levadoux Michel
  • Levadoux Michel F.
  • Levadoux Michel G.
  • Marmoiton Antoine
  • Martin Paul
  • Martroux Antonin
  • Michel Léon
  • Pelissier Antoine
  • Peyne Antoine
  • Pougheon Felix
  • Ravel François
  • Ravel Jean
  • Ravel Jean-E.
  • Ravel Michel
  • Ravel Michel P.
  • Rouchon Jean
  • Spinetta Joseph
  • Tabailloux Henri
  • Tallon Henri

Saint-Hippolyte :

  • Deat Pierre Antoine
  • Soulfour Michel
  • Morget Jean
  • Morge François
  • Faure Pierre Amable
  • Blancher François
  • Evaux Arthur
  • Andan Gilbert
  • Morget Etienne
  • Deteix Pierre
  • Faure Antoine
  • Chalamond Michel
  • Deat Michel Marius
  • Deteix Pierre
  • Faure Charles
  • Fleury René
  • Levadoux Pierre
  • Soulfour Pierre

Pour plus d’informations :

mairie@chatel-guyon.fr
04 73 86 01 88