Les coups de cœur des bibliothécaires de Châtel-Guyon
Chaque mois, les bibliothécaires de Châtel-Guyon préparent une sélection de leurs coups de cœur.
Les livres sont disponibles et peuvent être empruntés directement à la Bibliothèque pour Tous de Châtel-Guyon aux horaires habituels :
- Les lundis, mercredis et vendredis de 15h30 à 18h
- Samedi de 10h à 12h
Infos pratiques :
Centre de la Mouniaude – Avenue de l’Europe 63140 Chatel Guyon
04 73 86 12 46
biblioth
Les romans
Les extraordinaires – Julien SANDREL
Dans l’entourage d’Anna, tout le monde le sait : à 6 ans, sur l’estrade du spectacle de fin d’année, elle a clamé qu’elle voulait être astronaute. Quarante ans plus tard cependant, Anna est bien loin des étoiles : elle est médecin généraliste, et sa vie est trop sage, arrêtée net par un très grand chagrin. Mais ce soir, pour son anniversaire, ses proches lui ont réservé une surprise : ils l’ont inscrite en grand secret au concours de l’Agence spatiale européenne, qui recrute ses futurs astronautes.
Bien sûr, Anna leur dit qu’ils sont fous, remercie, refuse… mais le piège affectueux est bien tendu : un jour, Anna a promis à son plus jeune fils, Michael, qui se battait contre une maladie grave, de tout faire pour réaliser ce rêve de partir dans l’espace. Anna ne peut renier son serment, et se lance à corps perdu dans l’aventure. Lors de la première sélection, elle rencontre un petit groupe de candidats qui a décidé de s’entraider.
Ils se sont baptisés « les Extraordinaires ». Anna sait bien que ses chances sont minces, mais épaulée par ces amoureux de l’espace aussi attachants que courageux et drôles, elle n’y peut rien : elle se met à croire à l’impossible…
La prisonnière de la mer – Elisa SEBBEL
1809, une île déserte, 5000 hommes, 21 femmes
Le destin bouleversant d’Héloïse
5 mai 1809, cinq mille soldats de l’armée napoléonienne sont déposés sur la petite île déserte de Cabréra, en Méditerranée. Les accompagnent vingt et une femmes, dont une jeune cantinière de dix-huit ans qui vient juste de perdre son mari. Sur tous les visages, la même question : les a-t-on abandonnés à leur propre sort sur ce rocher aride ?
Pour survivre, un maigre filet d’eau douce, une poignée de fèves délivrées en ration insuffisante, quelques branchages pour construire des abris précaires. Les hommes sont désespérés et les femmes seules victimes de leur avidité. Héloïse n’a pas d’autre choix que de trouver protection auprès d’un officier. Mais, lors d’un nouvel arrivage de prisonniers, elle croise les yeux de Louis. Les mois passent, le ciel et la mer en colère s’acharnent, les squelettes tapissent le sol de l’île. Partagée entre la raison et la passion, Héloïse survivra-t-elle ?
Découvert dans le cadre du Mazarine Book Day 2018, pour lequel il a reçu la « mention spéciale du jury », ce premier roman dévoile un drame oublié de notre histoire.
Fille en colère sur un banc de pierre – Véronique OVALDE
» Elle aurait pu renoncer. Elle aurait dû renoncer. Elle se le répéta bien un million de fois toutes les années qui suivirent. Elle eut d’ailleurs une hésitation, peut-être valait-il mieux rester, se rallonger dans la chambrée, à écouter ses deux autres soeurs qui gesticulaient dans leur sommeil, pétaient et miaulaient sous leurs draps à cause de leurs rêves lascifs tout juste pubères. Peut-être valait-il mieux abdiquer, enrager, et se délecter de sa rage, puisqu’il y a un plaisir dans l’abdication, cela va sans dire, le plaisir tragique de la passivité et du dépit, le plaisir du drapage dans la dignité, on ne nous laisse jamais rien faire, on a juste le droit de se taire, on nous enferme, alors que les autres là-bas au loin s’amusent et se goinfrent, qu’est-ce que j’ai fait dans mes vies antérieures pour mériter ça, oh comme je suis malheureuse. Peut-être aussi que le jeu n’en valait pas la chandelle. Mais le jeu, n’est-ce pas, en vaut rarement la chandelle. Le jeu n’est désirable que parce qu’il est le jeu. »
Véronique Ovaldé, à travers l’histoire d’une famille frappée par une mystérieuse tragédie, ausculte au plus près les relations que nous entretenons les uns avec les autres et les incessants accommodements qu’il nous faut déployer pour vivre nos vies.
Policier
Un chemin sans pardon – Peter MAY
Londres, décembre 1978. Jack Elliot, à peine revenu d’Irlande où il vient d’exécuter deux hommes de l’IRA, assiste secrètement aux obsèques de sa femme, qu’il n’a plus vue depuis près de vingt ans, lorsqu’il a été condamné par une cour martiale. Après sa libération des geôles de l’armée britannique, Elliot est devenu un mercenaire, menant pour d’autres des guerres perdues.
Sans se douter que sa fille Lisa l’a aperçu et qu’elle ne va pas tarder à découvrir son identité, Elliot accepte une mission du plus haut risque : exfiltrer d’un camp khmer rouge une famille cambodgienne, une femme et ses deux enfants, pour un demi-million de dollars.
Mais alors qu’Elliot monte un commando dans un Bangkok sulfureux où les chausse-trappes se multiplient, Lisa décide de tout faire pour le rejoindre. A son corps défendant, elle va devenir la pièce maîtresse du piège sur le point de se refermer sur son père. Dans ce roman de jeunesse, Peter May livre les figures qui hantent toute son œuvre à venir : le héros solitaire, poursuivi par les blessures toujours vives d’un passé qui le torture, la relation entravée et douloureuse d’un père avec sa fille, la tension entre l’oubli et le pardon.
Tel Lord Jim, Jack Elliot a perdu son âme et tente de racheter une faute impardonnable. Au cœur de l’un des régimes les plus meurtriers de l’histoire, il va retrouver le sens du mot « humanité ».
Bande dessinée
Les algues vertes – Inès LERAUD, Pierre VAN HOVE
Depuis la fin des années 1980, au moins quarante animaux et trois hommes se sont aventurés sur une plage bretonne, ont foulé l’estran et y ont trouvé la mort.
L’identité du tueur en série est un secret de polichinelle. Son odeur d’œuf pourri le trahit. L’hydrogène sulfuré (H2S) émanant des algues vertes arrive en tête de la liste des suspects. De nombreux citoyennes et citoyens ont lancé l’alerte à de multiples reprises, sans réussir à empêcher la répétition des accidents. Thierry Morfoisse est ainsi décédé en 2009, après avoir charrié une benne d’algues en décomposition de trop. C’est seulement en juin 2018, neuf ans après son décès, que sa mort a été reconnue en accident de travail.
Les algues maudites sont le symptôme d’un mal profond qui prend ses racines dans les lois de modernisation agricole des années soixante, leur fumet méphitique s’immisce dans une nébuleuse d’intérêts et de lâchetés mêlant gros bonnets de l’agro-industrie, scientifiques à la déontologie suspecte, politiques craignant pour l’emploi ou leur réputation touristique.
C’est ce que révèle l’enquête choc de la journaliste Inès Léraud et du dessinateur Pierre Van Hove.
Des échantillons qui disparaissent dans les laboratoires, des corps enterrés avant d’être autopsiés, des jeux d’influence, des pressions et un silence de plomb. L’intrigue a pour décor le littoral breton et elle se joue depuis des dizaines d’années. Inès Léraud et Pierre van Hove proposent une enquête sans précédent, faisant intervenir lanceurs d’alerte, scientifiques, agriculteurs et politiques.
Jeunesse
Au pays des loups qui chantent – Odile SANTI, Mickaël el Fathi
Dans les grandes plaines de Mongolie, les nomades se sont installés pour attendre l’hiver. Le loup regarde ses nouveaux voisins, curieux et attentif. Homme et animal se croisent, échangent des regards, s’interrogent, chantent ensemble. Leurs enfants perpétueront-ils ce lien indicible qui les unit ?
Ce magnifique poème écrit par Mickaël El Fathi nous accompagne tout au long de l’histoire. Son rythme posé résonne dans les paysages somptueux d’Odile Santi. Les couleurs et les lumières subliment la nature, amplifiées par le grand format de l’album qui permet de se plonger véritablement dans l’image.
Les auteurs nous font assister aux scènes, telles des ombres, sans déranger mais au cœur de l’action, pour nous faire vivre le spectacle de la vie sauvage.